Cycle féminin et charge mentale : le poids invisible des hormones Informations

Cycle féminin et charge mentale : le poids invisible des hormones

Le sentiment d'être constamment submergée, de jongler avec une infinité de tâches et de ressentir des fluctuations émotionnelles inexpliquées est une réalité partagée par de nombreuses femmes. Ce fardeau, souvent qualifié de "poids invisible" de la charge mentale, est profondément influencé par un facteur souvent sous-estimé : le cycle hormonal féminin. Bien que cette charge soit vécue intensément, sa source hormonale reste fréquemment méconnue, entraînant parfois une incompréhension interne et une difficulté à attribuer ces sensations à leur juste cause.

I. L'Invisible poids du cycle féminin sur la charge mentale

Qu’est-ce que la charge mentale ?

La « charge mentale » est un concept désormais bien ancré dans le discours public, désignant le fait d'avoir le cerveau constamment occupé par de multiples tâches simultanées. Il s'agit d'un fardeau cognitif et émotionnel invisible, englobant la gestion des responsabilités domestiques, familiales, professionnelles et personnelles. Ce poids, souvent non reconnu, peut mener à un sentiment d'accablement.  

Le rôle aggravant du cycle menstruel

Le cycle menstruel, avec ses variations intrinsèques, ajoute une couche de complexité à cette charge préexistante. Pour une majorité de femmes (environ 80%), le cycle a un impact notable sur leur santé et leur vie quotidienne, et pour 20 à 40% d'entre elles, cet impact se manifeste par des troubles plus prononcés, regroupés sous le terme de Syndrome Prémenstruel (SPM). Cette influence cyclique pousse souvent les femmes à une anticipation constante, qu'il s'agisse de calculer la période d'ovulation ou de prévoir les règles pour éviter tout désagrément.  L'expression même de « charge mentale (supplément SPM) » illustre directement cette contribution du cycle aux préoccupations quotidiennes.

II. Le rôle des hormones : Fatigue, humeur

Les fluctuations hormonales sont une cause fréquente de fatigue chez les femmes, souvent qualifiée de « fatigue hormonale ». Une baisse significative des niveaux d'œstrogènes, en particulier pendant la phase lutéale tardive et les menstruations, peut entraîner une fatigue prononcée. Inversement, l'augmentation de la progestérone pendant la phase lutéale, bien qu'elle possède une qualité sédative naturelle , peut également contribuer à des sensations de lassitude et un besoin accru de repos.  

Cette fatigue est un symptôme courant et souvent débilitant du Syndrome Prémenstruel (SPM), se manifestant généralement 2 à 7 jours avant les menstruations et pouvant persister pendant la période menstruelle elle-même. Elle peut être exacerbée par des inconforts physiques tels que des troubles du sommeil, des crampes douloureuses ou des ballonnements. D'autres déséquilibres hormonaux, impliquant la mélatonine (hormone du sommeil), le cortisol (hormone du stress), l'insuline et les hormones thyroïdiennes, peuvent également contribuer à divers degrés de fatigue. Il est important de noter que le terme « fatigue surrénale » n'est pas une condition médicale scientifiquement prouvée.

III. Hormones et santé mentale : Décrypter les symptômes

Les changements dynamiques des niveaux d'œstrogènes et de progestérone tout au long du cycle menstruel influencent directement et profondément l'humeur et l'état émotionnel d'une femme.

Impact sur l'humeur et les émotions

Syndrome Prémenstruel (SPM) : Le SPM est une expérience courante qui touche une grande majorité des personnes menstruées. Ses manifestations émotionnelles typiques incluent des sentiments de dépression, de colère, d'irritabilité, d'anxiété, de confusion, des pleurs plus fréquents, un retrait social et des difficultés de concentration. Ces symptômes sont souvent liés aux chutes naturelles d'œstrogènes et de progestérone qui surviennent avant les menstruations.  

Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) : Le TDPM est une forme plus sévère et débilitante de SPM, affectant un pourcentage plus faible mais significatif de femmes (3 à 8 % des personnes menstruées). Il se caractérise par des perturbations de l'humeur intenses, telles qu'une dépression sévère, une anxiété, une rage incontrôlable, et même des pensées suicidaires, qui perturbent profondément la vie quotidienne, les relations et le fonctionnement professionnel. Il est crucial de préciser que le TDPM n'est généralement pas causé par un "déséquilibre hormonal" en termes de niveaux hormonaux anormaux, mais plutôt par une sensibilité anormale du cerveau aux fluctuations hormonales normales.  

Exacerbation de conditions existantes : Les changements hormonaux tout au long du cycle menstruel peuvent aggraver considérablement les symptômes de conditions de santé mentale préexistantes, notamment la dépression, les troubles anxieux, le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le trouble de la personnalité borderline (TPB) et le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Les personnes concernées rapportent souvent se sentir "plus mal" ou que leurs médicaments semblent moins efficaces dans les jours précédant les menstruations.  

Lien avec la suicidabilité : Il est important de souligner la préoccupation sérieuse d'une augmentation de la suicidabilité, en particulier chez les personnes atteintes de TDPM, ce qui souligne la gravité de cette condition.  

Hormones et fonction cognitive : Mythes, réalités et expériences vécues

Les recherches, incluant plus de 100 études, montrent que le cycle menstruel n’altère pas objectivement les capacités cognitives :

  • Attention
  • Mémoire
  • Intelligence
  • Fonctions exécutives
  • Capacité verbale ou spatiale

Mais un ressenti subjectif bien réel

Malgré ces conclusions sur l'absence d'impact sur les capacités cognitives objectives, il est crucial de reconnaître et de valider que de nombreuses femmes rapportent ressentir un "brouillard cérébral", des difficultés de concentration, une altération de la mémoire ou une sensation de pensée ralentie, en particulier pendant les phases lutéale et menstruelle. Cette expérience subjective, bien que ne reflétant pas une déficience cognitive fondamentale, peut être réellement impactante et est liée à plusieurs facteurs :  

  • Les chutes naturelles d'œstrogènes et l'augmentation correspondante de la progestérone.
  • La présence de symptômes physiques tels que la douleur, la fatigue et les ballonnements, qui rendent intrinsèquement plus difficile la concentration et l'engagement mental. 
  • L'influence de la détresse émotionnelle (par exemple, l'anxiété, l'irritabilité, la tristesse) sur la perception du traitement cognitif. 
  • Les troubles du sommeil, fréquents pendant certaines phases du cycle et qui affectent directement la clarté cognitive. 
  • Ces plaintes subjectives sont souvent plus prononcées chez les personnes atteintes de SPM ou de TDPM.  

Et si on s’accompagnait mieux pendant ces moments difficiles ?

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La recherche présente un paradoxe apparent 

Les études scientifiques objectives réfutent fortement le mythe selon lequel le cycle menstruel altère les capacités cognitives des femmes. Pourtant, de nombreuses autres sources décrivent des expériences subjectives très réelles et impactantes de "brouillard cérébral", de difficultés de concentration et de réduction de la clarté mentale. Il ne s'agit pas d'une contradiction factuelle, mais d'une nuance essentielle. Les tests objectifs mesurent la capacité inhérente (par exemple, le QI, le rappel de mémoire dans des conditions idéales), tandis que les rapports subjectifs reflètent la capacité perçue ou la facilité avec laquelle on peut accéder à ces capacités et les utiliser sous l'influence de divers facteurs de stress physiologiques (douleur, fatigue) et émotionnels (anxiété, irritabilité).


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