Octobre Rose : le témoignage d'Anissa face au cancer du sein.

Octobre Rose : le témoignage d'Anissa face au cancer du sein.

À l’occasion d’Octobre Rose, nous avons souhaité donner la parole à des femmes inspirantes qui ont traversé l’épreuve du cancer du sein. Leur courage, leur sensibilité et leur regard sur la féminité sont autant de messages d’espoir et de force.
Aujourd’hui, Anissa partage avec nous son histoire. À travers son parcours, elle nous rappelle l’importance de l’écoute du corps, du dépistage précoce et de cette incroyable résilience féminine qui naît souvent dans les moments les plus difficiles.

1/ Peux-tu te présenter de la manière dont tu le souhaites ?


Je m’appelle Anissa, j’ai 35 ans, maman de deux enfants. Je suis en rémission d’un cancer du sein que j’ai eu à l’âge de 30 ans.
Cette épreuve a profondément transformé ma vision de la vie, du corps et de la féminité.
Anciennement cadre bancaire, cette expérience m’a poussée à entreprendre et à créer un projet porteur de sens, en lien avec ce que j’avais traversé. Aujourd’hui, je souhaite aussi sensibiliser les femmes à l’importance du dépistage et à l’écoute de leur corps, surtout pendant cette période d’Octobre Rose, si symbolique pour nous toutes.  

2/ Quand as-tu été diagnostiquée et comment vivais-tu cette maladie au début ?

J’ai été diagnostiquée en mars 2021, après un véritable parcours du combattant de 18 mois pour enfin obtenir une mammographie. Le diagnostic a été un choc brutal, car pendant tout ce temps, le corps médical était convaincu que cette boule n’était qu’un simple kyste. C’était donc un véritable choc émotionnel : ce qui était censé être bénin s’est révélé agressif et potentiellement mortel. 

Je me suis sentie perdue, submergée par une vague d’émotions, avec une peur immense. Je ne pensais qu’à mes enfants, à ce qu’il allait se passer pour eux. 

Il m’a fallu plusieurs jours pour réaliser pleinement ce que je traversais, pour assimiler cette nouvelle réalité.
Le chemin a été difficile, mais il m’a rendue plus forte, plus résiliente. Cette épreuve m’a poussée à me redécouvrir et à puiser en moi une force que je ne soupçonnais pas.

 

C’est pour cela que je dis souvent : écoutez votre corps et osez demander un second avis médical. Le dépistage précoce sauve des vies.

3/ Depuis ton parcours avec le cancer et les traitements, avais-tu eu des changements dans ton corps face aux traitements (des effets secondaires) ? Avais-tu eu tes règles ?

Oh oui, les traitements ont eu un fort impact sur mon corps. J’ai connu une fatigue intense, la perte des cheveux, des cils et des sourcils, des douleurs, des nausées, des vomissements, des variations de poids, des chutes de globules blancs, des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale… et la liste pourrait continuer.

Je n’ai pas eu mes règles pendant toute la durée de la chimiothérapie, soit environ 9 mois. Elles sont réapparues quelques semaines après, mais de façon très irrégulière : parfois deux fois dans le mois, parfois pas du tout pendant deux ou trois mois.

4/ Y a-t-il eu un moment marquant où tu t’es sentie particulièrement déstabilisée ou, au contraire, plus en lien avec ton corps pendant cette période de traitement ?

Un moment très déstabilisant a été la perte de mes cheveux : c’était comme perdre une part de ma féminité, et cela rendait la maladie visible aux yeux des autres.

Paradoxalement, l’ablation de mon sein, qui est souvent perçue comme une vraie perte de féminité, a eu un effet positif sur moi. Je savais qu’un corps étranger se trouvait à l’intérieur, qu’il me rongeait et pouvait me tuer. Perdre ce sein a été un soulagement psychologique. J’ai ressenti une forme de paix et de libération après cette opération.

5/ Quel message aimerais-tu transmettre à d’autres femmes qui traversent ou traverseront peut-être la même expérience, concernant le rapport entre corps, féminité et cancer ?

Je voudrais leur dire qu’on ne perd pas sa féminité avec la maladie. Elle est mise à rude épreuve, elle change, elle se transforme, mais elle ne disparaît jamais. Le cancer bouleverse notre rapport au corps et à l’image que l’on a de soi, mais il peut aussi faire ressortir une force et une résilience qu’on ne se connaissait pas.

Il est important de s'entourer, de parler, de ne pas avoir honte de ce que l'on traverse. La féminité ne se mesure pas à l’apparence ou aux changements physiques.

Le meilleur conseil que je pourrais donner, c’est d’apprendre à s’écouter et de ne jamais hésiter à insister si on sent que quelque chose ne va pas. Le dépistage et la prévention sont nos meilleures armes. Personne ne connaît son corps mieux que soi-même.

Parce que chaque histoire compte, chaque voix éclaire le chemin d’une autre.  

Forte de ce nouveau regard sur la vie, Anissa a choisi de transformer son expérience en un projet porteur de sens : elle a fondé Belle & Rebelle, des box beauté inclusives et engagées, pensées pour toutes les femmes, sans distinction. Une belle manière de célébrer la féminité dans toute sa diversité, et de poursuivre son combat avec douceur, engagement et authenticité.

Découvrez son engagement : https://belleetrebelle.net/